Kinshasa, 07 juin 2025- Les remous politiques se poursuivent après la proposition formulée par Martin Fayulu, à l’issue de sa rencontre avec le président Félix Tshisekedi, le 5 juin dernier. L’idée de créer un « camp de la patrie » continue de susciter des réactions vives au sein de la classe politique congolaise. Jean-Marc Kabund, président de l’Alliance pour le Changement (ACh), y voit un choix maladroit aux conséquences dangereuses pour la stabilité du pays.
L’ancien vice-président de l’Assemblée nationale, qui a récemment recouvré la liberté après son passage à la prison de Makala, estime que dresser un camp autoproclamé contre un supposé « camp anti-patrie » constitue une stratégie profondément contre-productive. Selon lui, une telle polarisation ne peut que nuire au dialogue national et à l’apaisement du climat politique.
“Créer un camp autoproclamé de ‘la patrie’ opposé à un autre qualifié d’‘anti-patrie’ constitue une erreur stratégique majeure”, a-t-il déclaré, soulignant que cette démarche ne cadre nullement avec une issue pacifique à la crise. Il plaide à la place pour l’ouverture d’un dialogue inclusif, seule voie selon lui vers une réconciliation véritable entre Congolais.
Kabund ne s’est pas arrêté là. Il a mis en garde contre la mise en péril de la cohésion nationale par des postures qui relèvent plus de la stratégie politique que de l’intérêt du peuple. “Notre peuple a besoin de paix, non de luttes d’intérêts ou de positionnements personnels”, a-t-il insisté.
Du côté de la coalition Lamuka, proche de Fayulu, les critiques de Kabund sont jugées infondées. Prince Epenge, l’un des porte-paroles du parti, a tenu à clarifier que le projet de dialogue proposé par leur leader concerne tous les fils et filles de la RDC, sans exclusion ni intention cachée.
Fayulu, selon son entourage, n’a pas cherché à s’entendre sur des postes, mais à ouvrir une voie de concertation nationale. L’idée du « camp de la patrie » serait, d’après eux, une main tendue pour rassembler autour d’un projet de refondation démocratique, loin des calculs partisans.