Kinshasa, 17 juin 2025 – La scène politique congolaise est en ébullition depuis que l’Assemblée nationale a autorisé les poursuites judiciaires contre le ministre de la Justice, Constant Mutamba. Une décision qui a provoqué une réaction pour le moins surprenante de la part du Rwanda, par la voix d’Olivier Nduhungirehe, ministre rwandais des Affaires étrangères. Sur ses canaux officiels, ce proche du régime de Kigali s’est réjoui ouvertement de cette évolution, saluant ce qu’il considère comme un « coup dur » pour Kinshasa.
Interrogé par notre rédaction, Maître Léon Richard Engulu voit dans cette célébration étrangère un signe troublant. “Que Gordon Byaruhanga, autre figure de la toile tutsie, se félicite de cette décision, prophétisant que la haine anti-Kagame conduise à la potence, ne peut que faire sourciller. Finalement, si Hitler Kagame s’en réjouit à travers ses Goebbels, il y a lieu de s’interroger pourquoi les députés congolais lui ont donné ce plaisir”, a-t-il réagi.
Sur le plan politique, Me Engulu dénonce une posture nuisible aux intérêts du pays. Selon lui, cette jubilation affichée par le Rwanda devrait alerter. “Cette joie expansive du Rwanda met en lumière que la position de la Chambre n’est pas à l’avantage de la RDC, car Kagame n’a jamais cessé de vouloir notre affaiblissement”, dit-il.
Il s’interroge ainsi sur l’opportunité d’une telle décision judiciaire en pleine guerre à l’Est du pays. “Était-ce vraiment le moment de lui offrir cette demi-victoire qu’est la tête de Mutamba ?”, s’insurge-t-il.
La chute du ministre Mutamba semble désormais inévitable. Moins de 24 heures après le feu vert du parlement, le procureur général près la Cour de cassation, Firmin Mvonde, a pris des mesures concrètes. Dans une correspondance adressée à la Direction générale des migrations (DGM), il interdit à Mutamba de quitter Kinshasa ou le territoire national.
Cette mesure s’inscrit dans le cadre de l’enquête sur le détournement présumé de 19 millions de dollars, fonds initialement alloués à la construction d’une prison moderne à Kisangani (Tshopo). Ce dossier explosif pourrait bien marquer un tournant dans les relations entre la justice, le pouvoir politique congolais… et ses voisins.