Kinshasa, 16 juillet 2025- La Commission Épiscopale pour l’Éducation Chrétienne (CEEC), organe de la Conférence Épiscopale Nationale du Congo (CENCO), a annoncé ce mercredi son refus d’appliquer la récente décision gouvernementale autorisant les élèves enceintes à poursuivre leur scolarité.
Dans une correspondance adressée aux coordinateurs provinciaux, diocésains et aux conseillers résidents des écoles conventionnées catholiques, le secrétaire exécutif de la CEEC, l’abbé Emmanuel Bashiki, précise que cette mesure ne concerne pas les écoles catholiques.
L’abbé Bashiki s’appuie sur l’article 5 de la convention signée entre l’État congolais et l’Église catholique, qui met l’accent sur la promotion de la moralité et de la discipline en milieu scolaire. Selon lui, ces principes sont incompatibles avec l’intégration d’élèves enceintes dans les écoles conventionnées catholiques.
Par ailleurs, l’abbé Bashiki souligne que le Secrétaire général à l’Éducation nationale n’a pas officiellement notifié cette directive au coordonnateur national des écoles catholiques, ce qui, d’après lui, confirme que cette mesure gouvernementale ne s’applique pas à leur réseau scolaire.
Toutefois, l’Église catholique précise qu’il ne s’agit pas de stigmatiser ni de condamner les élèves concernées. Elle recommande plutôt de les orienter, avec bienveillance, vers d’autres établissements publics ou privés qui appliqueront la décision gouvernementale.
Cette position, justifiée par des considérations morales et disciplinaires, suscite néanmoins des interrogations dans certains milieux éducatifs et auprès de défenseurs des droits des filles. Plusieurs voix s’élèvent pour dénoncer un risque de discrimination et rappellent que l’accès à l’éducation devrait rester un droit fondamental, quelles que soient les circonstances.