Kinshasa, 29 Août 2023 – Les efforts déployés pour instaurer la paix dans l’Est de la RDC se heurtent à de sérieux obstacles. Malgré le soutien du Rwanda, les rebelles du M23, actifs dans la province du Nord-Kivu, refusent d’intégrer le Programme de désarmement, démobilisation, réinsertion communautaire et stabilisation (P-DDRCS).
Ils exigent un dialogue direct avec Kinshasa avant tout cantonnement, ce que l’administration Félix Tshisekedi rejette catégoriquement.
La voie vers une paix durable en RDC s’annonce encore longue. En réaction aux déclarations du président Félix Tshisekedi lors d’une conférence de presse conjointe avec son homologue burundais, Evariste Ndayishimiye, les rebelles du M23 affirment avoir toujours respecté les décisions des dirigeants régionaux, y compris la feuille de route de Luanda, qui prévoit un calendrier pour la cessation des hostilités et le retrait des territoires occupés.
Cependant, ils refusent de se cantonner sans négociations directes préalables avec le gouvernement congolais.
Bertrand Bisimwa, chef de la branche politique du M23, a rétorqué : “Le M23 est la seule organisation à avoir respecté les exigences des chefs d’État de l’EAC, contrairement au régime de Kinshasa et à ses 280 groupes armés qui sévissent dans l’Est du pays. Le cantonnement a toujours été le fruit d’un dialogue, et l’inverse ne fait qu’alimenter le prétexte de la guerre.”
Les rebelles répondent également aux accusations concernant la perception des taxes dans les zones sous leur contrôle. Ils dénoncent le fait que les dirigeants se préoccupent davantage de la collecte des taxes que des massacres et viols quotidiens perpétrés par l’armée congolaise et leurs alliés, les “Wazalendo-FDLR”. Selon eux, la RDC est en plein cœur d’un régime “bananier”.
M23, un obstacle persistant sur la voie de la paix
Face à l’impasse diplomatique, Tshisekedi n’exclut pas l’option militaire pour résoudre définitivement cette crise. Il affirme que les forces de défense et de sécurité sont en préparation, et que des stratégies militaires sont peaufinées pour faire face à une éventuelle escalade.
Les présidents congolais et burundais ont constaté et déploré le manque de volonté du M23 à se désengager. Par conséquent, ils appellent la région à prendre ses responsabilités pour contraindre ce groupe armé à se cantonner.
La situation reste tendue, et la recherche d’une solution pacifique semble de plus en plus difficile dans cette région tourmentée de la RDC.
Nicolas Kayembe