Kinshasa, 22 juillet 2025- Au Nord-Kivu, les autorités de fait du mouvement M23 ont introduit de nouveaux bulletins scolaires pour l’année académique 2024-2025. Ces documents, désormais obligatoires dans toutes les écoles publiques comme privées, sont vendus à 1 000 francs congolais l’unité. Chaque établissement est sommé de s’en procurer en fonction du nombre d’élèves inscrits, avec un paiement à effectuer à la CADECO.
Cette décision soulève de nombreuses interrogations parmi les acteurs éducatifs locaux, qui s’inquiètent de la légitimité administrative de ces bulletins et de leur éventuelle non-reconnaissance par les autorités éducatives des autres provinces du pays.
D’après des sources à Goma, une réunion a été convoquée récemment par les responsables éducatifs du M23, réunissant plusieurs groupes d’acteurs scolaires. Lors de cette rencontre, l’obligation d’utiliser les bulletins M23 a été clairement réaffirmée. Même les écoles ayant déjà délivré des bulletins officiels du gouvernement pour l’année écoulée ne bénéficient d’aucune exemption.
Plusieurs préoccupations sont exprimées sur le terrain, notamment quelle sera la valeur légale de ces documents scolaires ? Seront-ils reconnus par le ministère de l’Éducation nationale ? Comment justifier ce coût additionnel aux parents d’élèves ? Et surtout, quel sort réserver aux élèves déjà en possession d’un bulletin officiel ?
Face à cette situation, certains acteurs de la société civile en appellent à l’UNICEF qui avait supervisé la logistique des examens nationaux à Goma pour initier un dialogue avec les autorités du M23. D’autres demandent à l’UNESCO de rappeler le principe fondamental selon lequel la gestion du système éducatif est une prérogative exclusive de l’État congolais.
