Kinshasa, 25 juillet 2024- Le sénateur Didier Mumengi, qui est également secrétaire général du Pacte social pour le bien-vivre ensemble initié par la CENCO et l’ECC, a participé jeudi à un débat citoyen organisé par Pona Congo et la Synergie de transparence des processus de paix (STP). Ce cadre d’échange visait à questionner la place accordée au peuple congolais dans les démarches entreprises par l’État pour ramener la paix dans l’est du pays.
Invité à intervenir sur la portée du pacte social dans les efforts actuels de pacification, Didier Mumengi a d’emblée rectifié une idée souvent répandue selon laquelle cette initiative des religieux serait un simple dialogue politique. Il a précisé qu’il s’agit en réalité d’un écosystème complet, conçu pour bâtir une paix durable en RDC et dans toute la région des Grands-Lacs.
Évoquant la démarche des religieux, Mumengi a souligné qu’elle repose sur une rupture fondatrice susceptible de faire renaître le pays autour d’un pacte social. Il a également révélé une proposition forte adressée au président de la République. « Les pères spirituels de la CENCO-ECC veulent proposer au chef de l’État de décréter un mois de paix et de bien-vivre ensemble », lance-t-il.
Ce mois spécial, selon lui, constituera la contribution des Églises à ce processus. « Ce mois, c’est la part de l’Église dans ce processus, parce que les deux Églises, qui seront accompagnées d’autres confessions religieuses, entreront dans une grande prédication de la paix pour susciter un mouvement de paix populaire des citoyens. Elle aura comme thème : vivre en paix les uns avec les autres », explique-t-il devant une assemblée attentive.
Didier Mumengi a précisé que cette initiative s’inscrira dans une démarche personnelle et collective. « Cette grande pastorale de paix va inviter les Congolais, chacun de nous, à faire la paix avec lui-même, pour que la paix avec l’autre soit possible. Pendant tout un mois, nous allons poser les actions pour la paix afin qu’elle devienne le changement d’un contexte psychologique et culturel, immergé dans des conflits entre nous », évoque-t-il.
Dans la même dynamique, un atelier de concertation intercommunautaire sera organisé pendant ces 30 jours de paix. Celui-ci permettra à chaque communauté d’initier une paix de proximité et de poser les bases d’une interculturalité réelle, condition essentielle à la transition vers une éthique républicaine fondée sur la concorde.
Face à l’auditoire, en présence de Mgr Donatien Nshole et du Rév. Éric Senga, Didier Mumengi a présenté les cinq piliers fondateurs du pacte. Il a cité notamment, la charte inviolable des accomplissements à l’horizon 2060 ; un référentiel général pour une gouvernance experte ; une convention de bonne entente intercommunautaire ; une campagne pluriannuelle d’éducation à la culture de la paix ; et enfin, un traité de bon voisinage et de co-développement transfrontalier.
Didier Mumengi a insisté que le dialogue politique ne peut être envisagé qu’après la mise en place de ces piliers structurants. Celui-ci serait alors précédé par une conférence internationale sur la paix dans les Grands-Lacs, où « le chef de l’État sera présenté comme chef d’une société réconciliée avec elle-même ». À noter que cette rencontre citoyenne a aussi connu la participation du ministre de la Communication et des médias, ainsi que du rapporteur de l’Assemblée nationale, venus éclairer les jeunes sur les initiatives en cours pour restaurer la paix dans l’est du pays.
