Kinshasa, 26 août 2025- Un développement judiciaire d’une portée nationale et hautement symbolique a été enclenché à Kinshasa. Le parquet de grande instance de la Gombe a émis une réquisition officielle ordonnant un test d’ADN entre le corps de l’ancien président Laurent-Désiré Kabila et Ibrahim Kabila Tuaric, qui affirme être son fils biologique.
Le document, daté du lundi 25 août et enregistré sous la référence RMP 15.103/PR/21/MG, porte la signature de Maître Mwamba Mwamba Gilbert, officier du Ministère public. Ce dernier demande au médecin légiste de l’hôpital général Ex-Mama Yemo de procéder à des prélèvements nécessaires pour une analyse génétique.
Les prélèvements devront concerner, d’une part, le corps de Mzee Laurent-Désiré Kabila, inhumé au Mausolée du Palais de la Nation, et d’autre part, l’inculpé Ibrahim Kabila Tuaric. L’objectif est de vérifier par expertise scientifique l’authenticité du lien de filiation biologique revendiqué par ce dernier.
Cette procédure prend une dimension particulière car elle concerne une figure historique et emblématique, Laurent-Désiré Kabila, assassiné en janvier 2001. L’acte judiciaire dépasse donc le cadre strictement procédural pour toucher à des enjeux mémoriels et politiques d’envergure nationale.
La famille Kabila, tout comme ses alliés politiques, n’a pas encore réagi publiquement à cette décision. Toutefois, des sources proches du dossier estiment que la démarche pourrait rouvrir des débats sensibles sur la succession et le patrimoine symbolique laissé par « Mzee ».
La réquisition insiste sur le caractère pressant de l’opération. Le médecin légiste est invité à « descendre au Mausolée du Palais de la Nation » dans les plus brefs délais afin d’effectuer les prélèvements et de rendre un rapport officiel après le test.
Ce dossier replace la République démocratique du Congo devant une intersection délicate où mémoire, justice et politique se rencontrent. Les implications pourraient être considérables pour la perception publique de l’héritage Kabila et pour le climat politique national.
Si les résultats scientifiques confirment la filiation, ils donneraient un poids juridique et symbolique à la revendication d’Ibrahim Kabila Tuaric. Dans le cas contraire, ils mettraient un terme définitif à une controverse persistante depuis plusieurs années.
