Kinshasa, 04 septembre 2025- Le Comité mixte de surveillance de l’accord de paix entre la RD Congo et le Rwanda a annoncé sa volonté d’intensifier les efforts pour neutraliser les combattants FDLR et favoriser la levée des mesures défensives rwandaises. Cette orientation figure parmi les résolutions adoptées lors de la deuxième réunion tenue le 3 septembre, en présence de représentants de la RDC, du Rwanda, des États-Unis, du Qatar, du Togo – facilitateur pour l’Union africaine ainsi que de la commission de l’Union africaine.
« Les membres du Comité ont salué la prochaine réunion du Mécanisme conjoint de coordination de la sécurité (MCCS) afin d’accélérer les efforts visant à neutraliser le soutien au groupe armé FDLR et à faire progresser la levée par le Rwanda de ses mesures défensives conformément à l’annexe A de l’Accord », précise le communiqué du Département d’État américain. Ce texte rappelle également que Kinshasa a réaffirmé qu’il n’existait aucune politique de soutien aux FDLR, et qu’il était essentiel de prendre des mesures concrètes en ce sens.
De son côté, le Rwanda a mis en avant son respect de l’intégrité territoriale de la RDC et reconnu la nécessité de veiller à ce que toutes ses actions soient en cohérence avec cet engagement. Les deux pays ont renouvelé leur promesse de cesser immédiatement et sans condition tout soutien étatique aux groupes armés non étatiques, à moins que cela ne soit requis pour mettre en œuvre l’accord signé.
Toujours selon le communiqué, Kinshasa et Kigali ont accepté de créer un canal technique militaire et de renseignement en vue d’échanges directs d’informations avant la prochaine réunion du MCCS à Doha. Cette nouvelle disposition est présentée comme une étape indispensable pour permettre au Cadre d’intégration économique régionale de libérer son plein potentiel et d’ouvrir des corridors économiques vitaux pour la stabilité et le développement durable de la région.
Le Qatar, pour sa part, a fait un état des lieux des discussions en cours entre le gouvernement congolais et la rébellion AFC/M23 à Doha. Bien qu’aucun détail n’ait été communiqué, il a été rappelé que ces pourparlers sont essentiels pour ramener la stabilité dans l’Est de la RDC. Kigali et Kinshasa ont, de nouveau, réitéré leur détermination à soutenir pleinement le succès de ces négociations.
Le Comité a souligné l’importance de tenir des réunions régulières afin d’évaluer les défis persistants, de suivre les avancées et de garantir la bonne mise en œuvre de l’accord. Les efforts conjoints et l’appui déterminant des États-Unis, du Qatar et de l’Union africaine ont été salués et considérés comme un pilier majeur de la recherche d’une paix durable dans l’Est congolais.
Dans un contexte marqué par l’occupation passée de Goma et Bukavu par l’AFC/M23, soutenue par Kigali, la diplomatie s’active pour trouver une issue politique. Deux dynamiques se complètent, notamment l’Accord de Washington, soutenu par les États-Unis, et le processus de Doha, conduit par le Qatar, qui visent ensemble à ramener la paix dans la région et à mettre fin aux cycles de violences impliquant le Rwanda et les groupes armés.
Cependant, la mise en œuvre des engagements issus de la déclaration de principes tarde à se concrétiser. Les mesures de confiance censées ouvrir la voie à un accord de paix global, attendu depuis août, restent encore lettre morte. Le retard accumulé dans le respect du calendrier, qui prévoyait la signature d’un accord global le 17 août 2025, fait peser de sérieuses incertitudes sur la suite du processus et sur la viabilité d’une paix durable dans l’Est de la RDC.
