Kinshasa, 30 septembre 2025- Un tweet publié ce lundi par le VPM de l’intérieur Jacquemin Shabani, faisant simplement mention de « Black Water », a suscité un flot de réactions aussi bien au sein de l’opinion publique que dans les milieux politiques et sécuritaires.
Selon plusieurs observateurs, ce message énigmatique ne serait pas anodin. Certains y voient un code annonçant un partenariat tacite avec la société américaine de sécurité privée autrefois dirigée par Erik Prince, ancien fondateur de la sulfureuse firme militaire privée Blackwater, rebaptisée plus tard « Academi ».
La polémique a pris une tournure diplomatique lorsque le ministre rwandais a réagi publiquement, estimant que ce genre de signaux « risque de déstabiliser davantage la sous-région déjà fragilisée ».
Du côté congolais, certains interprètent le tweet comme une allusion claire à un feu vert donné aux mercenaires de Real Erik Prince pour intervenir militairement contre les rebelles de l’AFC/M23, responsables de multiples attaques à l’Est de la République démocratique du Congo.
Sur les réseaux sociaux, les internautes se divisent , certains saluent une stratégie de dissuasion face aux groupes armés soutenus par Kigali, d’autres dénoncent une dérive dangereuse qui exposerait le pays à une nouvelle escalade militaire et à des pressions internationales.
La société Blackwater traîne un passé controversé. En Irak, en 2007 ses agents ont été impliqués dans le massacre de Nisour Square à Bagdad, où 17 civils furent tués. En Afghanistan, elle a assuré des missions pour les forces américaines et de l’OTAN, entachées de plaintes pour bavures. En Afrique, son fondateur Erik Prince a proposé ses services en Somalie et en Libye, où il est soupçonné d’avoir discrètement soutenu certaines factions.
Pour l’instant, aucune confirmation officielle n’a été donnée sur un éventuel accord entre Kinshasa et des sociétés de sécurité privées. Mais le simple tweet de Shabani, par sa brièveté et son caractère codé, a suffi à semer l’inquiétude et à relancer le débat sur les options militaires de la RDC face à la menace persistante de l’AFC/M23.
