Kinshasa, 01 octobre 2025- À Kinshasa, la population peine à percevoir les bénéfices de la récente appréciation du franc congolais face au dollar américain. Malgré un taux de change passé de 2 900 à 2 600, voire 2 500 francs pour un dollar en l’espace d’une semaine, les prix des biens et services demeurent inchangés. Cette situation nourrit à la fois l’incompréhension et la frustration des consommateurs.
Mme Sifa, vendeuse de téléphones sur l’avenue du Commerce, exprime son agacement. « Ça nous dérange vraiment. Nous discutons avec les clients qui exigent des prix plus bas, mais quand on rachète les téléphones, on les trouve toujours à 28 500 ou 29 000 francs », explique-t-elle. Pour elle, l’écart entre la monnaie locale et la réalité du marché est difficile à justifier.
Du côté des petites boutiques, la confusion règne également. Mme Marie, gérante d’un magasin de quartier, dénonce une forme de spéculation. « On continue à acheter au même prix qu’avant, alors que les fournisseurs parlent d’un taux à 2 600. Franchement, je ne comprends pas comment fonctionne notre économie », s’interroge-t-elle, visiblement déconcertée.
Les commerçants ne sont pas les seuls à se plaindre. Les conducteurs de motos-taxis et les chauffeurs de véhicules réclament une baisse immédiate du prix du carburant. Selon eux, si le dollar recule, le coût du litre d’essence devrait suivre cette tendance. Or, jusque-là, rien n’a changé à la pompe.
Dans les marchés populaires de Kinshasa, les discussions tournent autour du même constat. Les prix ne bougent pas. Les habitants redoutent que cette stabilité forcée des tarifs profite uniquement aux importateurs et aux grossistes, au détriment du consommateur final.
Pour beaucoup, l’impression générale est que l’appréciation du franc congolais reste virtuelle. « Le gouvernement nous dit que le franc se renforce, mais dans nos poches, rien ne change. Les prix sont figés », commente un jeune client rencontré au marché central.
Cette situation alimente le mécontentement d’une population déjà éprouvée par la cherté de la vie. Certains estiment qu’une telle contradiction risque de miner la confiance envers les politiques économiques annoncées par les autorités.
Dans les rues de Kinshasa, l’attente est donc grande. La population espère que l’embellie du franc congolais se traduira enfin par une baisse réelle du coût de la vie. En attendant, le décalage entre l’évolution du taux de change et celle des prix du marché reste une équation sans solution claire.
